Traumatisé
Publié le 10 Décembre 2008
Il y a quelques temps, Thomas B, chercheur ô combien renommé dont je tairais le nom pour que son honneur ne s'en trouve pas entâché, débarque à la maison avec un DVD. D'autres se seraient pointés
avec une bouteille de bon pinard sous le bras, mais lui, désireux de se démarquer, comme peuvent le vouloir bon nombre d'intellectuels justifiant ainsi un courant de pensée autre, voire unique, a
déboulé avec le match de foot France-Allemagne de 82.
Qui n'a pas vu ce match en direct ne peut pas comprendre de quoi il s'agit. Mais regarder à nouveau, 25 ans après, ce match d'anthologie m'a boulversé. En ça, Thomas B a réussi son pari. Son DVD me restera fatalement plus en mémoire que le pauvre Listel bon marché qu'il m'aurait ramené. Bref, je me suis retrouvé tout ému devant cette tragédie, devant la reprise de volée de Marius Trésor, devant Giresse hurlant sa joie, devant le visage méprisant d'Harald Schumacher, devant le corps étendu de Battiston, le poing serré et devant ce final atroce et injuste. À l'époque, j'avais regagné ma chambre en larmes. Un quart de siècle plus tard, il s'en est fallu de peu que cela se reproduise.
Et en regardant ce douloureux épilogue, un souvenir me revint en mémoire. J'en parlais alors à mon hôte, qui lui, se mouchait, les yeux rougis, dans son t-shirt. En villégiature dans le petit village alsacien de mes grands-parents, j'avais vu Didier Six jouer dans l'équipe locale, sur le petit stade situé en face de la maison familiale. C'était le début des années 90 et Neuwiller-les-Saverne devait évoluer en 3e division de district (si ça existe). Ancienne gloire tricolore, ayant évolué dans de grandes équipes européennes, Six était ruiné et désireux d'ouvrir un centre de formation à Strasbourg, il avait passé un accord avec le sponsor de l'équipe de Neuwiller ; il jouait dans ce championnat plus que mineur en échange du financement de ses futures installations.
Voir une de mes idoles de 82 se faire haranguer par deux indigènes, vraisemblablement imbibés de schnaps, au son de " Hoplà, cours, Titier, cours !" a terminé de m'achever quant à l'image angélique que je m'étais faite du football. Les premiers coups ayant été sournoisement portés par des supporters nancéiens qui avaient accueilli, justement après ce "Mundial", les Giresse et autres Tigana, lors d'un Nancy-Bordeaux, par de très conviviaux et confraternels "Enculés !". Je ne m'en suis jamais remis.
Tout comme Thomas B ne s'est jamais remis de cette anecdote. Aussi, tout spécialement pour lui, j'ai croqué ceci :
Qui n'a pas vu ce match en direct ne peut pas comprendre de quoi il s'agit. Mais regarder à nouveau, 25 ans après, ce match d'anthologie m'a boulversé. En ça, Thomas B a réussi son pari. Son DVD me restera fatalement plus en mémoire que le pauvre Listel bon marché qu'il m'aurait ramené. Bref, je me suis retrouvé tout ému devant cette tragédie, devant la reprise de volée de Marius Trésor, devant Giresse hurlant sa joie, devant le visage méprisant d'Harald Schumacher, devant le corps étendu de Battiston, le poing serré et devant ce final atroce et injuste. À l'époque, j'avais regagné ma chambre en larmes. Un quart de siècle plus tard, il s'en est fallu de peu que cela se reproduise.
Et en regardant ce douloureux épilogue, un souvenir me revint en mémoire. J'en parlais alors à mon hôte, qui lui, se mouchait, les yeux rougis, dans son t-shirt. En villégiature dans le petit village alsacien de mes grands-parents, j'avais vu Didier Six jouer dans l'équipe locale, sur le petit stade situé en face de la maison familiale. C'était le début des années 90 et Neuwiller-les-Saverne devait évoluer en 3e division de district (si ça existe). Ancienne gloire tricolore, ayant évolué dans de grandes équipes européennes, Six était ruiné et désireux d'ouvrir un centre de formation à Strasbourg, il avait passé un accord avec le sponsor de l'équipe de Neuwiller ; il jouait dans ce championnat plus que mineur en échange du financement de ses futures installations.
Voir une de mes idoles de 82 se faire haranguer par deux indigènes, vraisemblablement imbibés de schnaps, au son de " Hoplà, cours, Titier, cours !" a terminé de m'achever quant à l'image angélique que je m'étais faite du football. Les premiers coups ayant été sournoisement portés par des supporters nancéiens qui avaient accueilli, justement après ce "Mundial", les Giresse et autres Tigana, lors d'un Nancy-Bordeaux, par de très conviviaux et confraternels "Enculés !". Je ne m'en suis jamais remis.
Tout comme Thomas B ne s'est jamais remis de cette anecdote. Aussi, tout spécialement pour lui, j'ai croqué ceci :